Dans la chambre d'un nouveau né se presse une foule de visteurs. Tous veulent se pencher sur le berceau, femmes et vieillards le couvent des yeux. Illustration des paroles de la chanson de Béranger "Le commencement du Voyage." dont voici un extrait : "Qui vient encor saluer la nacelle ? C'est le Malheur bénissant la Vertu, Et demandant que du bien fait par elle Sur cet enfant le prix soit répandu. À tant de vœux, dont retentit la plage, Sûrs que jamais les dieux ne seront sourds, Nous qui voyons commencer le voyage, Par nos chansons égayons-en le cours."Béranger (1780-1857) est un chansonnier français prolifique et extrêmement populaire auquel Balzac fait référence dans plusieurs de ses romans. "Ce digne monsieur haïssait particulièrement les prêtres, il faisait partie de ce grand troupeau de niais abonnés au Constitutionnel, et se préoccupait beaucoup des refus de sépultures. Il adorait Voltaire, quoique ses préférences fussent pour Piron, Vadé, Collé. Naturellement il admirait Béranger, qu'il appelait ingénieusement le grand prêtre de la religion de Lisette. Ses filles, madame Camusot et madame Protez, ses deux fils, seraient, suivant une expression populaire, tombés de leur haut, si quelqu'un leur eût expliqué ce que leur père entendait par : chanter la mère Godichon!" [Extrait de Un début dans la vie, par Honoré de Balzac]